La fin n'est pas la fin

Ça y est. Je suis arrivé au dernier chapitre du dernier volume de la saga des enquêtes du BCS. Il n’y en aura pas d’autres. Je vais laisser mes personnages mener seuls leur existence de papier. J’espère qu’ils pourront vivre longtemps dans la tête des lecteurs. Je suis un peu triste de les abandonner. Je me suis sincèrement attaché à ces hommes et à ces femmes imaginaires dont j’ai découvert, au fur et à mesure de mes six années d’écriture, toute l’humanité et la complexité de leurs rapports. En parfait démiurge, je les ai placés dans un cadre formel, celui du roman policier et je leur ai donné des identités compatibles avec le genre, le flic solitaire et bourru, la femme d’action, le psychologue dandy et le légiste déjanté aussi froid que ses cadavres. Mais, sans que je le veuille vraiment, ils s’en sont échappés pour prendre de l’épaisseur et de la hauteur. Pour mieux qu’ils s’incarnent, je leur ai offert un espace temporel bien à eux. Comme vous le remarquerez, le temps du récit n’est pas le même que le temps de l’écriture. Ces aller retour dans le passé, je me les suis imposés pour donner une cohérence à leurs aventures. Chaque volume peut être lu séparément mais un fil rouge les relie entre eux. À vous de le découvrir, moi, mon travail est achevé.